[recap tournoi 25/05/2015]

En 2015/2016, j’étais coach de l’équipe de Roller Derby de Perpignan. J’envoyais un récap de chaque match sur le groupe Facebook de l’équipe. Ci-dessous, un exemple de ces récaps

Pour ceux qui n’y étaient pas, voici un petit récap à usage INTERNE du tournoi Alerte à Malibout.

6 mois. 6 mois depuis la dernière victoire. 

4 mois depuis l’électrochoc de Beddarride qui a pointé sans aucun équivoque nos problèmes de cohésion, d’esprit d’équipe, de préparation.

3 mois depuis ce scrimmage à Narbonne où nous avons hurlé le retour du groupe et de son esprit qui ne nous a plus quitté depuis.

1 mois depuis ce match physique contre les Punkettes, cette défaite méritée qui n’a pas entamé les bourgeons de confiance que nous avons arrosés en préparation du tournoi de Nice.

Sur huit équipes, nous étions loin dans le seeding, 7ième sur huit – le seeding est le classement-probable-statistique-avant-tournoi qui sert à définir qui affronte qui en premier match.

Nous savions donc, comme les 4 équipes plus faibles du seeding, que notre premier match serait une défaite quasi-certaine. 

[MARSEILLE – BLOODY SKULLS ]

Contre Marseille – qui s’est révélé première du tournoi – nous savions que ça serait dur. 

Nous avons décidé de prendre le match comme une manière d’étalonner les refs et savoir « quoi pouvoir jouer et comment sur les matchs suivants »

Nous avions aussi conscience d’apprendre des meilleures, une des consignes était «  considérez qu’on est à l’école, on observe et on apprend » 

Dans ce match d’1×30 min, nos objectifs étaient :

  • < 75 points d’écart (95 points au final)
  • prendre au moins 5 leads (6 au final dont un powerjam remarquable 19pts de Glorious)
  • aucune jammeuse en prison (non atteint)

La coach de Marseille avec qui j’ai discuté m’a dit avoir « subi » le rythme imposé par le pack Coccyx.

Score final 123-32 pour MARSEILLE – BLOODY SKULLS

Ambiance à l’issue du match excellente, très bonne vibration, super fairplay de part et d’autre

[AVIGNON – CHERRY BLOOD]

2 heures plus tard, Match retour, ce match qui nous a fait si mal il y a 4 mois.

Lors du brief, je perds un peu mes mots, et je dis en substance que ce match est l’occasion de « on efface tout et on recommence » 

Rien à perdre, tout à gagner, nous sommes à l’extérieur, elles aussi, nous avons un léger avantage numérique. 

Nos objectifs sont :

  • Gagner le match (atteint)
  • Gagner le match avec > 50pts d’écart (atteint)
  • Gagner le match avec > 95pts d’écart, les mêmes 95pts que Marseille nous a pris sur le match d’avant ( différence de points de 95 atteinte 10 minutes avant la fin du match avant de reperdre une vingtaine de points)
  • Pas de jammeuse en prison (non atteint)
  • Nous imposons notre rythme très rapidement, l’affrontement est assez physique, nous prenons les leads et les points dans la douleur et dans les pénalités, le premier Foul Out (5 fautes sur ce match en 2×20) arrive à la 12 minutes (B4M qui s’illustrera par le contraire dans le troisième match) Dans les dix dernières minutes Delphegor chute lourdement sur genou/cheville et quitte le track. Entre les nombreux FO (4 ou 5) et la blessure de Delph, nous envoyons le tandem Cherry Bomb / Lao Mamba en B2/B3 sur TOUS les jams qui restent. Sacré baptême du feu ! Après avoir creusé l’écart à 95 points (160-65 alors qu’il reste 7 minutes) nous finissons à 169-84 en limitant la casse avec un roster ultra réduit.

[NICE – BAYWITCH]

Le lendemain, après une nuit très courte en partie passée à l’hosto pour la radio de Delphegor, nous jouons à 16h contre les organisatrices du match pour 5ième place. La 5ième place, notre objectif pour ce tournoi. 

Après le match très physique contre les Cherry Blood, nous savons que sur ce 2×30, à 10 contre 13, les niçoises jouant à domicile, nous ne pouvons pas arracher les leads et les points en force comme la veille. 

La stratégie choisie est donc de construire le jeu et de gagner chaque point un par un tout ensemble. Nous donnons les consignes de ne pas chercher le coup d’éclat, pas d’action individuelle, pas de gratification immédiate qui pourrait nous coûter physiquement très cher en fin de match. Les jammeuses devront engager la jammeuse adverse à chaque début de jam et la pousser dans notre ligne de bloqueuse avant d’aller tenter de décrocher le lead afin d’éviter les passages en force dans un pack trop dense. 

Aucun objectif de score pour ce match. Le seul objectif retenu est de finir à 10. Aucun Foul Out, nous souhaitons jouer le match tel qu’il doit se jouer, et l’issue du match sera la bonne, sans excuse lié aux rosters réduits et aux différents FO.

Pendant les 10 premières minutes, nous prenons 30 points. 10 points les 10 minutes suivantes, et encore 10 points avant la mi-temps. 

En 25 minutes, B4M est à 5 fautes. A 15 minutes, Iron sort du track pour ne pas revenir, nous jouons à 9 le reste du match. k22k jamme pour la remplacer et enchaine les box.

A la mi-temps, Doro et Nat sont à 5 fautes, nous sommes menées quasiment de 60 points et nous sommes à 9 contre 13 niçoises qui jouent devant leur public à domicile. 

Nous utilisons les 15 minutes de mi-temps sur le banc à faire le bilan : Après avoir pris beaucoup de points au début, nous avons contenu leur avance, bien que l’écart se creuse. Du côté du pack, même si nous ne prenons pas tous les leads, nous menons la danse. La clarification sur les stratégies de No-Pack paye, nous savons les faire rouler quand il le faut. Nous répétons l’objectif : « On joue jusqu’au bout, on finit à 10 sans FO (il est encore possible à ce moment là que Iron revienne) on préfère laisser filer un point que de tenter un truc con et risquer une pénalité » 

Nous démarrons la deuxième mi temps sur un power jam, sereines et déterminées. 

9 minutes plus tard, nous avons ramené l’écart à 31 points. (131-100)

Nous prenons tous les leads, les rares qu’on leur laisse se soldent par des 0-0 ou des 4-4 grâce au placement décisif en avant de nos bloqueuses

Doro n’a toujours pas refait de faute. 

Nat fait sa sixième faute et est hot. Nous ne prenons plus le risque de la faire jammer pour éviter l’hemoragie sur un jam avec la jammeuse Foul Out en début de jam

A 7 minutes de la fin du match, nous avons deux points d’avance sur les niçoises complètement sidérées. (148-146 pour nous)

Doro n’a toujours pas refait de faute. Nat non plus.

Nous menons jusqu’à 2:30 de la fin du match, où les niçoises égalisent 168-168. 

Glorious prend le lead, Doro prend sa première faute depuis 35 minutes (la même Doro qui a été Foul Out en dix minutes la veille) 

Glorious marque 4 points et call. 

Il reste 30 secondes, nous menons 172 à 170. 

On a utilisé tous les Team Time Out et les Official Review pour gérer la fatigue, on oublie de se parler avec Glorious qui repart sans savoir que c’est le Last Jam. Les niçoises arrache le dernier lead, prenne les 4 derniers points et call la fin du match. 

Victoire sur le fil des Baywitch 174-172.

Je ne commente pas ce dernier match, j’espère que le récap vous donne une idée de ce qu’on a vécu, évidemment on est déçue de pas avoir eu la victoire et notre objectif de tournoi, mais on a fait mentir le seeding, on a fait trembler le gagnant du match avec le second plus faible écart de points entre haut-du-table/bas-du-tableau, on a un meilleur goal average que les Punkettes que l’on devance d’autre part au classement général, et enfin, on a clairement fait forte impression, les félicitations spontanées d’absolument tout le monde ont plu après notre match qui est unanimement reconnu comme le meilleur match du tournoi. 

Bravo les filles-machines !!

(je n’ai pas nommément parlé de tout le monde, mais c’est anecdotique, c’est vraiment une victoire d’équipe)

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