Tiers de confiance or not tiers de confiance.

Mon pote Michel me fait un siège sans relâche depuis une semaine pour essayer de me convaincre que ce système ne peut pas se passer de la dimension « tiers de confiance ».

Pour ceux qui l’ignore, le tiers de confiance, c’est celui qui va conserver l’argent de la transaction le temps que la transaction se fasse et qui va libérer cette argent si la transaction s’est bien passée ou au contraire proposer une solution de résolution de litige.

Pour l’instant je ne suis pas convaincu, voici pourquoi

Je ne nie évidemment pas tous les avantages du tiers de confiance.

  • Il permet un paiement à l’acte. (on sait quand la transaction est terminée, donc combien il y en a eues)
  • Il permet un paiement en proportion des sommes échangées. (on connait le montant de ces sommes, donc on peut prendre un pourcentage)
  • Il permet de rassurer les parties puisqu’il suppose la gestion des litiges & la garantie des paiements (si le service se passe mal, la personne qui a payé peut demander au tiers de confiance de ne pas payer, et le fournisseur de service sait avant d’intervenir que les sommes sont bloquées chez le tiers de confiance)

Cependant et dans mon cas, il suppose aussi :

  • Une communication plus laborieuse puisqu’il faut s’assurer que tous les échanges se font par la plateforme — qui n’a pas déjà essayé de court-circuiter eBay, AirBNB, ou autre juste pour avoir une info précise sans spécialement vouloir éviter de payer la commission ?
  • Il nécessite l’usage d’une carte bleue pour le demandeur.
  • La dimension mercantile de la plateforme ne fait aucun doute.

Sur #JSNEI, une grande partie des utilisateurs sont, comme leur nom l’indique, « Nuls en informatique ». Une sous partie de ces Nuls sont en plus méfiants dès qu’il s’agit du paiement sur Internet.

En demandant aux Nuls un numéro de CB et la capacité à réaliser des échanges électroniques via une plateforme qu’ils ne connaissent pas, je pense qu’on élimine 50% des Nuls « les plus nuls » et que la plateforme perd de son intérêt, puisqu’elle ne représente plus qu’une faible portion des gens qui ont vraiment besoin d’aide en informatique.

Pour reprendre l’exemple de BlaBlaCar, souvenez vous de la levez de bouclier qu’il y a eu au moment où le service est devenu payant et que l’on a plus pu appeler directement les covoitureurs pour régler les problématiques de « où est ce qu’on se retrouve ? » etc. BlaBlaCar a fait tardivement le choix du tiers de confiance pour tout un tas de bonnes raisons, mais l’audience de #JSNEI me parait incompatible avec ce principe.

En gros, si on attend du Nul en informatique qu’il n’ait aucune résistance à l’idée de mettre son numéro de CB sur un site Internet et qu’il communique via des messages sur une plateforme qui ne ressemble pas à son mail habituel pour expliquer son problème à un As en informatique avant d’obtenir son numéro, autant renommer le service pour « Je suis nul en informatique mais pas tant que ça ».

Question de marché, j’ai envie de dire, mais je vous rassure, j’ai des idées pour la suite

Originally published at www.je-suis-nul-en-informatique.fr.

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