Fin octobre 2005, une grosse houle ?

Vous avez sans doute constaté que la houle de nord pointe son nez.

En utilisateur averti, vous avez surement remarqué que le Tahiti Surf Report annonçait une houle d’un mètre seulement la où les radios et les télés annoncaient des vagues de 2,5 mètres.

Pour comprendre pourquoi la période particulièrement importante de cette houle d’un mètre seulement ( si ! si ! ) a joué un rôle capital dans les sessions de cette semaine, voici quelques explications…

Comprendre la houle

 Commençons par le commencement, qu’est ce qu’une houle ?

Si la question peut paraître idiote, la réponse ne l’est pas forcement. Lorsque vous soufflez sur votre café pour le faire refroidir, vous créez une houle. Cette houle est très petite en amplitude ( quelques millimètres ) et est très courte ( l’espacement entre deux « vagues » doit être de l’ordre du dixième de seconde )

De la même manière, du vent en mer peut générer de la houle sur les côtes, et la longueur et la taille de la houle dépendra en grande partie du « fetch » c’est a dire la longueur sur laquelle souffle le vent. Plus une houle sera « longue » ( c’est a dire que la durée entre deux vagues est longue ), plus elle sera chargée d’énergie.

C’est pour cette raison que la « petite » houle de cette semaine a généré des vagues très grosses compte tenu de la taille de la houle. Sa période était au maximum de 22 secondes. Pour comparer, sachez que la « houle destructrice » du mois dernier n’était « que » de 15-16 secondes. Bien évidement, la taille de la houle qui a détruit beaucoup de maison à Bora Bora était suffisante pour n’avoir pas besoin en plus d’être très longue, mais il est important pour les surfeurs de savoir que l’énergie d’une houle ne réside pas seulement dans sa taille, mais aussi dans sa période.

Pas convaincu ?

 Pour vous convaincre, voici un exemple très simple à comprendre.

Certains Tsunami ( ou Raz de Marée ) sont provoqués par un tremblement de terre sous-marin.
Imaginons qu’un « décrochement » dans le relief sous-marin se crée, et donne une « marche » d’un mètre de haut à la surface de l’eau. ( c’est a dire qu’une partie du fond marin ne bouge pas et l’autre descend d’un mètre )
la « marche » créée à la surface de l’eau, sous un effet de « vases communiquants » va se déplacer du coté le plus bas. A priori, s’il n’y a qu’un décrochement sous-marin, il n’y aura pas d’autre « marche » et donc pas d’autre vague. Pour simplifier, on peut donc dire que la houle sera composé d’une seule vague ( toujours d’un mètre uniquement ) ce qui revient à dire que la période ( la durée entre deux vagues ) est infinie.

Comme on a vu plus haut, l’énergie transportée par une houle dépendant largement de sa période, il n’est pas difficile d’imaginer le potentiel destructeur d’une houle de période infinie. Le fait qu’elle ne soit composée que de vague d’un mètre ne change rien, nous l’avons tristement constaté récement en Asie.

Enfin, si vous aviez encore un doute, pour ceux d’entre vous qui sont passé sur le Tahara’a cette semaine, vous aurez remarqué qu’on ne voyait pas de lignes à l’horizon, pour la bonne et simple raison que la houle ne faisait … qu’un mètre ( on le saura ! )

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