Recap Plateau 1/2 Championnat F N2Z2 Bedarrides

En 2015/2016, j’étais coach de l’équipe de Roller Derby de Perpignan. J’envoyais un récap de chaque match sur le groupe Facebook de l’équipe. Ci-dessous, un exemple de ces récaps

Un petit récap à garder en interne pour celles & ceux qui n’étaient pas là.

Nous partons donc samedi matin, pas aux aurores mais presque. Enfin, presque parce que Caca 66 passe au labo, puis à la clinique puis aux cabinets, puis… bref, Caca arrive, on peut enfin partir et Iron boude. 

Après avoir découvert que l’aire d’autoroute « du petit Val Fleuri » n’existe que sur la carte de Bonnie, on finit par se trouver une aire alternative pour faire le mariage surprise Nat/Fanny. Iron boude. Marion, de peur d’arriver trop tôt, a conduit à 90 sur l’autoroute depuis Perpignan, nous attendons « un certain temps » sur l’aire de repos. Marion arrive, se gare de l’autre côté du parking, Pink va faire pipi, Iron boude et un quart d’heure plus tard, Fanny se pointe enfin avec un collier de fleur autour du cou, mais toujours sans avoir compris ce qui se passait. 

Surprise ! 

Le mariage se passe, on remarque tous qu’on a des pellicules en forme de grain de riz et on repart pour le championnat. 

Arrivées sur place, super ambiance, sept équipes plus leur public dans un gymnase, ça fait du raffut et nous ne sommes pas en reste. Nous arrivons juste à temps pour regarder le match Baywitch / Bones Breakers qui seront les deux équipes que nous affronterons. Les deux équipes ont des niveaux similaires et le match «  est très serré » #cestbouachanquiladit. Regarder le match, c’est stressant, alors Iron boude. Jérome et moi analysons ce qu’on peut analyser et nous faisons un AR à l’hôtel avant de revenir faire le offskate. Les vestiaires sont libérés seulement à la fin des matches et nous faisons notre réunion pré-match allongées dans un couloir. 

Les objectifs sont : Réduire la stupeur « premier match depuis longtemps et premier match tout court pour certaines » au minimum et gagner le match. En effet, les Baywitch ont joué un premier match à 13h et ont forcément eu le temps de se roder. Nous avons quelques fresh meat qui n’ont joué au mieux que des matches d’une demi heure, sans time out ni official review. Ce que nous redoutons le plus est de ne pas trouver notre rythme assez vite et prendre trop de points de retard pour cette raison. La stratégie est donc de prendre les lignes et bloquer à 5 (jammeuse comprise) avant de tenter quoique ce soit contre la ligne adverse. Une fois le rythme trouvé, nous ferons à 4 ce que vous avons réussi à 5, libérant ainsi la jammeuse du block pour aller prendre les points. 

15 minutes de Warmup, puis retour au vestiaire qui s’est libéré. Après le briefing technique et stratégie, place au briefing motivation. Avoir coupé mon baratin en deux m’en fait oublier l’essentiel, que je reprécise pendant le début de la présentation d’équipe. Contre les Baywitchs, nous avons perdu à un jam près, à deux points près. La différence entre gagner et perdre, c’est deux points, c’est un jam, et nous devons jouer chaque jam indépendamment comme s’il était le dernier.

Coup d’envoi, et c’est le miracle. La grande question était de savoir si nous allions démarrer avec l’équipe de début de journée de Pibrac ou l’équipe de la fin de journée de Pibrac. Clairement, aucun temps d’adaptation n’est nécessaire. Par principe et parce que ça fonctionne, nous restons sur la stratégie « la jammeuse engage la jammeuse adverse tant qu’elle n’est pas neutralisée » et ça fonctionne. Nous prenons le lead, l’avantage aux points que nous ne perdrons jamais tout au long du match. Un seul Fall Out en milieu de seconde période, Iron sort. La légende dit qu’elle quitte le gymnase, ne pouvant regarder la fin du match (en vrai, on sait qu’elle est partie bouder 🙂 ) Nous savons trop ce que 20 petits points représentent au Derby pour nous emballer, et nous jouons minutieusement jusqu’aux 5 dernières secondes. Il doit être écrit quelque part que je ne regarde pas le chrono contre Nice, car je vais demander un Official Review inutile qui relance un dernier jam alors que nous menons de 18 points. Vio part jammer pour ce dernier jam contre Nice. Ca vous rappelle rien ? Nice prend le lead. Ca vous rappelle rien ? Nice prend 4 points. Ca vous rappelle rien ? Heureusement, Vio finit son initial pass, prend 4 points, force le call et nous exultons, on a bel et bien gagné !

Euphorie, joie, cris, larmes, Iron ne boude plus, la journée est sauvée !

Nous faisons une demi-heure de route pour aller manger un riz sans sel à 5 euros, Delphine essaye sans succès de déclencher une bagarre générale dans un bar de bikers, puis retour à l’hôtel. 

Le lendemain matin, Iron boude, on lui apporte son petit dèj. Nat et Fanny essayent d’assommer les passants avec leurs patins (et leurs chaussettes sales) du deuxième étage puis direction le gymnase. 

Les Bones Breakers affrontent les Toxic Ladies lorsque nous arrivons et perdent leur match. Elles ont perdu leurs deux matches et nous sommes le troisième. 

Elles ont une super ligne de bloqueuses et vont clairement vouloir sauver l’honneur en créant la surprise sur notre match. Elles ont perdu contre Baywitch que nous avons vaincu, elles n’ont rien à perdre, tout à gagner. La statistique veut que l’on gagne, ce qui sera notre objectif. Vu l’écart de points entre nous et les Baywitch et entre elles et les Baywitch, un second objectif est de gagner avec 50 points d’avance. Nat boude (ça change)

Vu le gabarit de certaines de leurs bloqueuses, il faudra clairement encaisser le choc qu’elles vont nous imposer en début de match. Leurs jammeuses ne sont pas spécialement explosives, et nous choisissons de reproduire la stratégie de la jammeuse/blockeuse pendant les premiers jams, cette fois moins pour avoir le temps de placer notre jeu que pour éviter d’avoir la jammeuse adverse dans les pattes. Nous prenons le banc et la ligne. 

Coup d’envoi, rien ne marche comme prévu. Les quatre premiers jams sont pour elles, à l’exception d’un où la stratégie prévue fonctionne. Je demande un Team Time Out. On se calme, on réexplique la stratégie et on se concentre sur leur jammeuse à 5. Après avoir pris 30 points d’avance, le jeu se stabilise. Nous reprenons un lead, 4-0, puis un autre 4-0, puis encore un. Nous sommes toujours menées au score, chacune veut bien faire et joue « un peu limite ». Une faute de jammeuse, un power block et nous reperdons 15 points. Cette séquence «  trois jams à 4-0 pour nous, un power jam à 10+ points pour elles » se reproduit et, si nous prenons une majorité de leads, nous continuons à être menées au score. Iron a prévenu, elle ne veut pas jammer. Je reprends un TTO, on se calme progressivement, mais le tableau de fautes se noircit, même si l’écart de points est réduit à 20 points pour elles à la mi-temps. 

Retour aux vestiaires. 

Les objectifs sont toujours les mêmes : Gagner avec 50 points d’avance. Elles ne nous font rien que nous ne connaissons pas. Oui, elles ont deux jammeuses fortes. Oui, elles nous malmènent. Mais non, elles ne sont pas plus fortes. Les jammeuses sont prenables, et nous prenons la plupart des leads, à nous d’en faire quelque chose. Mon speech n’est pas le meilleur que j’ai donné, et chacun y va de sa proposition. Néanmoins, l’esprit est là, et nous repartons d’accord sur le principe « 80% de notre jeu à 4 vaudra toujours mieux que 100% de notre jeu à une, deux ou trois. Pas de fautes ! » 

Nous nous appliquerons sur cette seconde période à affiner notre jeu. Une gross misconduct tombe contre une adversaire et le Head Ref nous prévient « ça commence à jouer un peu sale, les sanctions vont tomber ». 

Je retourne sur le banc avec la directive «  jouez propre, quitte à lâcher un point ou deux, et les fautes des adversaires se verront et seront sanctionnée. » 

4 minutes après le début de la deuxième mi-temps, nous avons repris l’avantage au score.

Bêtement, j’annonce « j’ai changé d’avis, je veux pas 50 points mais 70 points d’avance » #jauraispasdu

Il reste 12 minutes (#dédicace) et nous les avons, ces 70 points d’avance. Les FO se succèdent côté Bones Breakers et nous sommes de plus en plus stables dans notre jeu. Je vois quelques fautes de notre côté pour lesquelles je redoute une missconduct/exclusion, heureusement sans suite. A six minutes, Delphine part en box pour sa sixième faute. Nous convenons sur le banc «  on est venu à 11, on repart à 11, pas de foul out ! » 

La tension est complète, jusqu’au dernier coup de sifflet, nous avons atteint tous nos objectifs de Championnat. Nous sommes deuxième de la zone (même si nous le savons pas encore, le match Toxic Ladies/ Baywitch reste à jouer) et nous avons gagné tous nos matches.

Coccyx ! Lexis !

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