La startup et la résidence alternée

Le matin lorsque j’accompagne mes deux petites startups à l’école

Suite à une rencontre décisive avec le gang de The Family, j’ai entre autre décidé d’observer — enfin- mes chiffres toutes les semaines au lieu de tous les mois, comme j’en ai parlé ici.

Outre les conséquences que l’on pouvait attendre sur le côté plus « commited » d’avoir la tête dans le guidon au jour le jour, j’ai également remarqué un truc.

Voici un des tableaux de bord que j’utilise. Il représente la variation hebdomadaire des différents indicateurs du site. Une chose saute aux yeux : Je m’occupe de ma startup en résidence alternée.

Les dents de scie ne laissent aucune place au doute, si l’on fait abstraction des deux gros pics viraux sur lesquels je n’ai pas beaucoup de prise. Au delà du jeu de mot, il n’y avait pas vraiment de raison pour que j’en parle dans ces colonnes, mais je m’occupe de mes enfants une semaine sur deux, et il est manifeste que cela se ressent dans les chiffres.

Naturellement, l’engagement que ça demande de lancer une startup est difficilement compatible avec les obligations parentales. Jusqu’ici, j’avoue m’être un peu réfugié derrière la posture « je cherche pas la croissance, pour l’instant, j’optimise le taux de transformation » pour retarder le moment où il allait falloir mettre les mains dedans-dessus-dessous-devant-derrière et pousser comme une brute pour que ça marche.

Ce moment est arrivé, résidence alternée ou pas.

Les entrepreneurs ayant lancé une startup avec succès sont unanimes : On ne peut pas faire les choses à moitié. Le « problème » lorsque l’on a des enfants, c’est que l’on doit les nourrir à heure fixe et correctement :). Il faut faire les devoirs avec eux, leur raconter des histoires, leur faire prendre le bain, etc.

Concrètement, une semaine avec enfants, c’est la garantie que votre journée de travail doit se glisser au chausse-pied entre 8h45 lorsque vous revenez de l’école et 16h15 lorsque vous devez y retourner chercher la marmaille. Que vous le vouliez ou non, vous êtes au 4/5eme à cause du mercredi. Ne parlons même pas du week-end!

De plus, il est hors de question de manger des pâtes dans 9 mètres carré le temps que la boite décolle, puisque vous avez charge d’âme, et que la patience des enfants n’est pas exactement proverbiale. Ainsi, vous devez conserver un day-job. Au moins pour payer les factures. Ce qui nous ramène au paradoxe suivant : « Quit your day job » est le premier conseil que tout le monde donne aux startupers…

Originally published at je-suis-nul-en-informatique.fr on October 12, 2015.

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