Les chiottes de mirebel

Les histoires familiales regorgent de ces maisons un peu décrépies qui sont le théatre d’aventures mémorables. La maison de Mirebel, dans le Jura, ne faisait pas exception et était connu pour son confort spartiate. Des doublevécés d’un autre âge tronaient non pas dans la maison mais au fond du jardin, comme il se doit dans des maisons centenaires. Cette particularité prenait tout son sens au coeur de l’hiver où, en pleine nuit, une envie pressante saisissait les enfants.

Si cette envie était discrètement soluble dans un lavabo voisin, le cousin ainsi soulagé pouvait rejoindre morphée sans plus d’émotion, en prenant garde à ne pas se faire prendre par les générations supérieures. Lorsque ce besoin tenait plus de la commission, une expédition s’imposait, d’abord vers l’inquiétante cave qui débouchait sur le jardin, puis sur le lointain cabinet.

Généralement, une paire de chaussures adultes permettait de se rendre sur le trône. La véritable horreur commençait quand il avait neigé et que l’épais manteau imbibait le bas des pyjama, condamnant l’incontinent à sentir l’étreinte glacée
et humide sur ses pieds pour le reste de la nuit. Fort heureusement, les techniques scientifiques récentes nous permettent aujourd’hui de bénéficier du confort moderne, à savoir… le pot.

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