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150 km à vélo quand on a 7 ans

Narbonne — Toulouse via le canal du Midi

Il y a bientôt deux ans, mes garçons avaient 7 et 9 ans. Le second venait d’avoir “l’âge de raison”, l’occasion de partir à l’aventure tous les trois.

Mes critères : voir du pays, dormir sous la tente, et budget mini. Les enfants sont encore petits, hors de question de les faire porter lourd, je jette mon dévolu sur la petite reine.

Pour éviter les montées/descentes, je choisis de suivre un cours d’eau, et ce sera le Canal du Midi, tronçon Narbonne — Toulouse, soit 150km que je compte parcourir en 7 jours.

Les charges sont réparties comme suit : Zéphir, 7 ans, porte la tente, Phileas, 9 ans, porte les duvets et les tapis de sol, et je me coltine tout le reste, bouffe, fringues, petit matériel, pharmacie etc.

Au bout de 300 mètres, Zéphir commence à faire le cornichon et s’étale de tout son long, en manquant de peu de terminer dans le canal. Un doute m’assaille, mais bon, maintenant qu’on y est, allons-y !

La première portion — Canal de la Jonction — est facile et bien goudronnée, jusqu’à ce qu’on rattrape le Canal du Midi proprement dit. A partir de là, je découvre quelque chose que j’avais sous-estimé : rouler sur un tout petit sentier ne permet pas d’aller très vite. J’imaginais que 20km par jour était une formalité, mais sur les zones peu empruntées, entre les racines et les cailloux, c’est une autre affaire.

Les enfants découvrent leurs premières écluses, et c’est l’occasion de faire la connaissance de deux australiens que nous avons déjà aperçus à Narbonne. Ils nous dépassent lorsque l’on fait une pause, et on les rattrape à l’écluse suivante. Rapidement, les gamins font comprendre qu’ils veulent monter à bord, et ils traverseront rituellement toutes les écluses à bord de de l’Arkaroola. Nous dépassons le Somail en fin de journée et nous nous installons pour la nuit.

Le lendemain, direction Jouarres-le-vieux pour faire la toilette. Cette grande retenue d’eau est parfaite pour se baigner tout nu.

Nous repartons tout propres, et je découvre la deuxième chose que j’ai sous-estimée. Pensant que le Canal était historiquement un axe de communication important, j’imaginais que je trouverais des commerces tout le long sans problème. Ca n’est pas le cas et j’ai été plusieurs fois obligé de faire un crochet pour trouver une épicerie. Moralité : lorsque vous passez devant un commerce, c’est peut être le dernier avant longtemps, méfiance !

Arrivé à Carcassonne, je baratine un habitant pour laisser nos vélos dans son jardin et nous allons profiter de la vieille ville et des spectacles médiévaux.

Le lendemain, sur la place de Villesèquelande, je sors mon savon et je lance la lessive dans la fontaine du village. Je suspends tout ça et transforme la place en camp de romanichelles pour quelques heures, sous un arbre de Sully. Le temps que ça sèche, j’envoie les enfants au musée de la chevalerie ( https://www.musee-chevalerie.fr/ ) et Gilles, le propriétaire des lieux, montrent aux enfants une heure durant tous les usages de l’époque. Si vous devez choisir entre Carcassonne la touristique et le musée de Gilles, n’hésitez pas, deuxième option, inoubliable.

Prochaine étape, Castelnaudary. Les enfants veulent aller aux toilettes ( “des vraies, papa, pas à la turque”, chacun ses priorités ) je suis crevé, on s’arrête dans un camping, et là, comble du luxe : une douche chaude. Un cassoulet plus tard, ça va mieux.

A partir de là, le chemin de halage est goudronné quasiment tout le temps, et on avale les derniers kilomètres en une étape au lieu de deux.

Nous voici arrivés à Toulouse, les enfants ne se rendent pas bien compte. A la rentrée suivante, l’aîné se fera traiter de menteur par ses copains lorsqu’il leur dira qu’il a fait 150km à vélo.

Ce qu’il faut retenir :

  • de nombreuses portions sont très cahoteuses, il faut rester modeste sur les distances à parcourir par jour.
  • il y a beaucoup d’endroit où les platanes ont été coupés — maladie — ce qui fait qu’on est vraiment sous le cagnard, prévoir chapeau/crême en conséquence.
  • les vélos vont globalement aussi vite que les bateaux, si on compte les temps aux écluses. Si vous avez des séniors à promener, ça peut être une bonne combinaison “les vieux sur le bateau”/”les jeunes sur le vélo”
  • une étape complémentaire au niveau de la ligne de partage des eaux peut se faire, pour aller voir la source du Canal.

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