Il y a quelque chose de très frustrant et agaçant dans les films de divorcés (à ne pas confondre avec les films sur le divorce, un sous-genre des films post-rupture). Invariablement, et particulièrement lorsqu’il s’agit de films américains, la caricature est intégrale.
La femme est une mère courage qui sacrifie tout pour ses enfants, jongle avec les emplois du temps de ses chérubins et un poste à responsabilités obtenus de haute lutte face à des patrons sexistes.
L’homme est par contraste un ado attardé à qui il convient de faire comprendre ses responsabilités et devra fatalement « devenir un homme » au travers des épreuves que la paternité lui impose.
Le concept de base d’un film sur la séparation
Lorsque la femme est célibataire avec enfant(s), c’est forcément qu’un salaud l’a quittée pour une plus jeune, ou qu’un loser n’a pas été capable de mériter la confiance qu’elle avait placée en lui, ou encore qu’un phallocrate aura osé porter la main sur elle.
Lorsque l’homme est célibataire avec enfant(s) à charge, c’est forcément qu’il est veuf. Les scénarios avec d’autres explications sont quasiment inexistants. Mais la plupart du temps, le divorcé vit seul, sous le regard condescendant de son ex qui a refait sa vie avec un type-un-peu-barbant-mais-responsable-dans-un-pavillon-en-banlieue. Comme son ex-femme trouve important que les enfants voient leur père, elle permet qu’ils se voient de temps en temps, sans cacher sa désapprobation pour le mode de vie infantile de son ex.
Il reste néanmoins quelques films à sauver des eaux, dont je vous fais une sélection ci-dessous.
Films divorce
Un beau jour ( One fine day 96)
Georges Clooney et Michele Pfeiffer sont les parfaites incarnations de la caricature décrite ci-dessus. Lors d’une sortie scolaire ratée (forcément parce que Georges a été irresponsable) ces deux parents célibataires que tout oppose vont se découvrir à contre-emploi.
Le film est loin d’être inoubliable, mais a le mérite de déconstruire (un peu) le mythe du parent parfait.
All about Albert (Enough Said 2013)
Ce film est un petit trésor du cinéma indépendant américain. Outre le plaisir de retrouver Tony Soprano dans son quasi dernier rôle, il aborde un problème classique, celui de la vie post-divorce dans un petit cercle, où l’on rencontre fatalement des gens de l’ancienne vie de son nouvel amour et qui ont forcément un avis très tranché sur votre nouveau mec.
En l’occurence, Eva sympathise sans le savoir avec l’ex femme d’Albert, son amant.
Les films français ne sont pas en reste, avec ce film récent qui traite du divorce sous l’angle de la garde des enfants. Cette comédie « légère » part du principe qu’au lieu de se battre pour obtenir la garde de leurs enfants, le couple formé par Laurent Lafitte et Marina Foïs va essayer de ne pas obtenir la garde des enfants
Le résultat est discutable mais a le mérite de revisiter par l’absurde les coups bas que les couples peuvent se faire pour obtenir la garde de leurs enfants au détriment de leur ex.
Les bienfaits de la colère (The upside of anger 2005)
Ce film est vraiment remarquable. Tout démarre dans le cliché décrit en introduction. Kevin Costner est un loser, Joan Allen est une mère courage parfaite.
Et pourtant ça n’est pas ce que vous croyez.
Je ne vous en dis pas plus au risque de vous gâcher le film !
Oui, bien sûr, ce film avec Robin Williams est un film pour enfants. Mais pas seulement. Là encore, le départ du film est le cliché loser/mère courage, si vous êtes en plein divorce, il est de toute manière impossible que vous n’ayez pas déjà vu ce film quand il est sorti.
Revoyez le avec vos enfants, il donne une perspective assez fraiche sur les priorités et l’éducation des enfants, et donne matière à discussion avec vos chères têtes blondes.
Personnellement, je n’ai pas besoin d’une excuse pour voir un film avec Cameron Diaz ou Jude Law. Alors les deux… Cameron et Kate Winslet échangent leurs maisons le temps des vacances, sur un coup de tête.
Kate rencontre Jack Black, Cameron rencontre Jude, je vous laisse deviner ce qu’il se passe, mais le film est un vrai plaidoyer pour une simplicité des relations post-rupture. A voir.
Typiquement le genre de film qu’on peut voir en passant complètement à côté si l’on est pas « dans la situation ».
Deux mecs partent en roadtrip dans la Napa Valley après la rupture de l’un des deux.
Sans complaisance, on observe les errements narcissiques de nos deux compères, dans un délire assez masculin, mais intéressant à regarder.