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La rupture est elle un deuil comme un autre ?

En 2012, j’ai écrit « Je me suis fait larguer ». C’était à l’origine un programme quotidien que l’on recevait par mail, et c’est ensuite devenu un livre édité par Eyrolles. Lors de la promotion de ce livre, j’ai produit beaucoup de contenu pour positionner ce site sur les thématiques de la rupture amoureuse. Il reste quelques exemplaires du bouquin à la vente, mais je ne vends plus le programme. 
Le contenu ci-dessous date de cette époque et génère encore un peu de trafic sur ce site.

La rupture est-elle un deuil comme un autre ?

Rupture Deuil

Merci de votre intervention, je voulais savoir si le processus du deuil sentimental on peut l’assimiler au processus de deuil d’une personne que l’on perd physiquement parlant?

Est ce qu’il y a ces différentes étapes, est ce que vous en parlez dans votre livre ou est ce que vous pouvez m’en parler ?

Oui oui, bien sur,

Sur le concept du deuil, on le trouve encore une fois à longueur d’ouvrage, le fait que finalement, la rupture c’est un deuil comme un autre et donc on va passer par les étapes de déni, de colère, etc.

Mais finalement, ce qui est handicapant et ce qui vous empêche de le considérer comme un deuil, c’est qu’on a pas de protocole social pour ça.

C’est à dire que accueillir une naissance, on sait tous faire. L’humanité fait ça depuis très longtemps, on achète des layettes, etc.

Accueillir la mort d’un individu, on sait tous le faire.

On sait à peu près, même si on est gêné, on sait à peu près quoi dire dans ces cas là.

Accueillir un mariage, on sait le faire, et finalement, le fait qu’il n’y ait pas de protocole social pour accompagner la mort du couple, puisqu’on est dans le registre du deuil, c’est ce qui fait que les gens, d’une manière un peu gênée vont vous donner des conseils à l’emporte pièce du genre « là, là, ça va aller mieux » « pense à autre chose » « change toi les idées » « n’y pense plus » « une de perdue dix de retrouvées » et ce genre de platitudes qui, en refusant de prendre le problème étape par étape et en proposant un monolithe à digérer en une seule pièce…

Devant cette montagne de souffrance vous êtes complètement démuni.

L’exemple dont on me dit toujours qu’il est fumeux mais que je continue à prendre, c’est l’exemple de mon gamin qui était l’année dernière en CP.

Moi, l’année dernière, je ne lui disait pas, allez, debout, il y a le bac à la fin.

Je lui disais : il faut aller à l’école, on va aller apprendre à lire.

Cette année, je lui dis : on va apprendre à compter

L’année prochaine, je vais lui dire autre chose, en sixième, je vais lui dire l’anglais, en quatrième je ne sais pas quelle autre truc…

Du coup, le fait de n’avoir en tête que l’objectif sans considérer qu’il y a des subdivisions à cet objectif là, que c’est comme un escalier, qu’il y a des marches, c’est ce dont je parlais tout à l’heure avec cet espèce d’objectif inatteignable, c’est ce qui vous prédispose à la souffrance, parce que si votre objectif c’est aller mieux, ne plus y penser, hop tralala , en fait ça, ça n’est pas pour la semaine prochaine

Du coup, quelqu’un qui va être sur le bon chemin (ça peut être plus ou moins long) quelqu’un qui va être sur le bon chemin mais qui va comparer sa situation avec l’objectif final à tout prix qui est « je me dandine et tout va bien » forcément ça va le mettre dans une situation de simili-dépression.

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