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Récap matches premier plateau champ France N2Z6

En 2015/2016, j’étais coach de l’équipe de Roller Derby de Perpignan. J’envoyais un récap de chaque match sur le groupe Facebook de l’équipe. Ci-dessous, un exemple de ces récaps

Un mois c’est écoulé depuis nos deux matches de reprise. 

Les sonnettes d’alarme que les deux matches précédents (Toulouse C et Bordeaux) nous ont tiré sont le jeu collectif et l’implication aux entrainements. 

Un mois pendant lequel les entrainements n’ont pas été aussi suivis qu’ils auraient du l’être en préparation d’un plateau de championnat. 

Cependant, la chance est avec nous et le tirage nous fait affronter Narbonne le samedi, équipe que nous sommes censées dominer sans trop de difficultés. 

Néanmoins, les rumeurs du match de la semaine précédente, avec trois blessées et une écart de points de plus de 200 points nous parviennent. La présence de joueuses historiques connues pour leur jeu très physique n’est pas non plus pour nous rassurer.

Nous nous y sommes préparées en anticipant un début de match décisif et un jeu très physique entre bloqueuses. Les matches Coccyx/HeadHunters ont toujours un parfum particulier et nous abordons celui ci avec des enjeux multiples :

Pour atteindre nos objectifs, nous ne devons pas perdre de match, et encore moins le premier de la saison. 

Malgré notre manque de préparation, nous avons la chance de tomber sur un match « facile » en premier, mais cela ajoute à la pression d’éviter une défaite en début de saison. 

En arrivant au gymnase, je croise Brutal avec qui je parle du fameux match « sanglant » de la semaine précédente, et celui ci me rassure : il n’a vu ni blessées ni violence, ça a joué physique contre une équipe un peu fresh et l’écart de points est important, mais tout s’est bien passé. 

Je repars aux vestiaires un peu rassuré et je transmets l’info, ce match n’était pas la boucherie qu’on a bien voulu nous raconter. Tant mieux. 

Nous jouons le premier match du plateau, les refs vont devoir « chauffer » comme nous, et le début du match sera d’autant plus décisif : pas question de se laisser aller sous prétexte que ça siffle moins en début de match au risque de le payer plus tard. 

J’annonce que les 5 premières minutes seront mentales et les 10 suivantes physiques (mentale = ne pas répondre à la provoc et les laisser faire les fautes, même si elles ne sont pas sifflées, physique = tenir la pression croissante qu’elles ne manqueront pas d’essayer de nous imposer)

Les objectifs sont : 1 gagner le match, 2 pas de fautes, 3 gagner avec 100 points de différence

[match / Head Hunters]

Le début de match est sans appel. Individuellement, nos joueuses sont meilleures. En 8 minutes, nous sommes à 32 à 0. A 10 minutes, les narbonnaises décollent du score nul et nous mette un 4-0, mais nous restons à plus de 30 points d’écart.

Nous ne faisons quasiment pas de faute. à 10 minutes de la fin de la première mi-temps, nous n’avons que 4 box en tout. nous repartirons en fin de première mi-temps avec 9 fautes, soit moins d’une faute par joueuse. 

Cependant, l’écart au score ne bouge plus beaucoup, et après avoir mis 30 points en moins de dix minutes, les narbonnaises compensent largement notre niveau individuel par leur jeu collectif. Nous partons au vestiaires avec une quarantaine de points d’écart.

Au vestiaire, l’ambiance est bonne sans pour autant se disperser, je félicite tout le monde pour le peu de faute en rappelant qu’elles tomberont plus facilement en seconde mi-temps. Le travail reste à faire, nous ne sommes pas à la moitié des 100 points d’écart de l’objectif 3.

La seconde mi-temps nous permet de creuser l’écart à quasiment 70 points, mais nous les reperdons sur un power jam assassin; au final, nous n’avons que 43 points d’écart 167-124 (2 premiers objectifs atteints)

Nous assistons l’après mid au match Nimes-Toulon. Nimes a clairement encore pris du niveau et les toulonaises ne sont que 8, après 2 foulout et une blessure de Blackout finissent le match à 5 en maintenant le score remarquablement « serré », compte tenu de la différence d’effectif/fatigue

Le match de Nice était également spectaculaire, avec des vrais morceaux de Pisseuses Maléfiques à l’intérieur. Sans surprise, les deux gros clients de la saison sont Aix et Nice, et nous auront la chance de prendre les équipes du plateau dans l’ordre croissant de difficulté tout au long de l’année. 

[match Coccyx Lexis / Toxic Ladies]

Les toulonaises jouent à 7 sans Blackout, et ont perdu la veille contre Nimes de 120 points. Naturellement, nous aurions préféré le match retour de l’année passée (notre plus douloureuse défaite -50pts) mais le sort en a décidé autrement. Ce genre de match est compliqué car nous ne pouvons pas « gagner » et elles ne peuvent pas « perdre », vu la différence d’effectif, le public sera forcément pour elles. 

Notre objectif est donc de gagner avec la même avance que Nimes (120pts) et notre objectif secondaire est de nous refaire des points qui nous « manquent » sur le match de la veille (60pts, donc 180pts)

L’équipe de refs, cette fois, est déjà chaude et la performance de la veille sur le peu de fautes ne sera pas rééditée. 

Notre niveau individuel nous profite encore en début de match, et nous prenons rapidement une avance « confortable ».  Cependant, les fautes tombent dru et les toulonaises prennent beaucoup de lead, ce qui nous immobilise au score. 4-4, 0-0, le jeu va très vite, trop vite. 

Le score n’avance pas, et l’on commence à s’échauffer un peu sur le banc. Je temporise en disant qu’elles ne pourront pas tenir très longtemps à ce rythme. Mais elles tiennent, et nos fautes compensent leur sous-nombre. La différence au score ne bouge pas beaucoup, et le nombre de jam augmente rapidement, des jams très courts et très rapides. 

Nous concédons plusieurs quelques points au terme d’une course entre jammeuses. Le ton monte sur le banc et nous partons au vestiaire super loin de l’objectif. 

Dans le vestiaire, quelques gueulantes partent, et on finit par se mettre d’accord sur une stratégie moins épuisante pour les bloqueuses. 

La seconde mi-temps n’est pas beaucoup plus glorieuse que la première, elles prennent la plupart des jams, et nous ne devons de creuser encore l’écart qu’à un foulout et à la fatigue qu’un match à 6 génère forcément chez elles.

Nous finissons le match avec 66 points d’avance 158-92, autant dire le strict minimum. Aucun objectif atteint, des fautes en pagaye. 

Retour au vestiaire, personne n’est très fière de notre match, je me rends compte qu’à aucun moment je n’ai joué ce match comme si on pouvait le perdre et que ça n’a surement pas aider à atteindre les objectifs. 

[conclusions pour la suite]

Depuis 4 matches, notre jeu a toujours la morphologie suivante :

Le premier quart d’heure est toujours pour nous. Nous avons l’avantage en niveau individuel. Clairement.

Notre jeu collectif, en revanche, est loin derrière celui des équipes que nous rencontrons cette année, autant par manque d’entrainement que par une petite faiblesse de notre répertoire.

Nous faisons un peu toujours la même chose et nous avons un jeu « lisible » qui fait qu’un.e coach un peu lucide en face peut réellement nous neutraliser. 

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Nous allons donc travailler d’une manière un peu plus « académique » avec des exercices récurrents afin de faire rentrer les chose qui nous manque dans notre répertoire. 

D’autre part, une combinaison « puissance jammeuse »/ »sollicitation d’assist » doit également être travailler en plus du réflexe « starpass » pour éviter les effets de neutralisation qu’on a pu constater à plusieurs reprises le weekend dernier. 

Voilà, ça nous fait du boulot d’ici janvier !

Cerveaux ! Machines ! Corps ! Machines !

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