Il y a quelques temps, j’ai vécu une rupture qui m’a laissé l’impression d’avoir le coeur brisé.
Comprenons-nous bien, le fait d’avoir eu une grosse rupture dans sa vie – dans mon cas, un divorce avec enfants, on peut comprendre que ça chamboule deux ou trois trucs – ne vous immunise heureusement pas contre les chagrins d’amour. Mais l’ « expérience » vous aide néanmoins à voir venir les choses et à reconnaitre toutes les situations d’une séparation qui peuvent vous faire souffrir.
Mais alors, pourquoi ce sentiment de coeur brisé ?
Cette question, je me la suis posée exactement en ces termes. Etant bien placé pour savoir que ça finirait par passer, j’avais pourtant du mal à me projeter au delà de la souffrance immédiate.
C’est alors que je me suis rappelé de quelque chose que ma mère disait…
« La vie, c’est comme un tabouret »
La théorie du tabouret
A l’époque, intrigué, je lui avais demandé des explications. Voici ce qu’elle m’a dit, et qui prend tout son sens aujourd’hui.
La vie de quelqu’un, donc, serait le plateau, l’endroit où l’on s’assoit. Et chaque pied du tabouret serait un pilier de la vie de cette personne. En substance et pour faire simple, si vous n’avez pas au moins trois pieds à votre tabouret, vous ne pourrez pas vous assoir dessus. Ou, pour le dire autrement :
Il faut au moins trois piliers pour une vie réussie
Prenons un exemple : supposons qu’une personne avec un boulot super intéressant, qui passent tous ses week-ends à faire de la randonnée et qui a une relation amoureuse épanouissante, se fasse larguer.
Supposons maintenant qu’une chômeuse qui a des problèmes de santé et qui n’est heureuse qu’en amour se fasse larguer également. Il n’est pas difficile d’imaginer que cette seconde personne aura plus facilement le coeur brisé que la première.
En l’occurrence, c’est à peut de choses près ce qui m’est arrivé. Après avoir décidé un virage professionnel plutôt raide, j’ai également cessé une activité sportive qui me prenait plusieurs jours par semaine. Cela m’a nécessairement exposé plus que d’ordinaire à la douleur d’une séparation, ce qui m’a laissé cette sensation de coeur brisé, alors finalement que je n’avais pas autant souffert pour à la fin d’autres relations comparables.
Mais alors, pourquoi nous raconter cette histoire de coeur brisé ?
Le bénéfice de cette découverte ne m’est pas apparu tout de suite.
Mais rapidement, en comprenant que le fait de ne « pas avoir assez de pieds à mon tabouret » était à l’origine de ma souffrance, je me suis mis en tête de faire un peu de menuiserie, si vous me passez l’expression. Plus clairement, rechercher quels sont les choses qui pourraient m’épanouir un peu plus dans la vie est une vraie bonne piste pour se recentrer, plutôt que de se changer les idées, ce qui est une stratégie valable, mais court-termiste.
De plus, si vous gardez en tête cette Théorie du Tabouret, vous verrez qu’elle s’adapte à beaucoup de situation. Combien de dépressions pourraient être évitées avec ce simple raisonnement ? Qu’il s’agisse d’un jeune retraité qui se ratatine parce que son travail était tout pour lui, ou d’une mère au foyer dont les enfants ont grandi qui passe de la peinture sur soie à son cours de reliure en espérant trouver un sens à sa vie, il suffit souvent de compter « combien j’ai de pilier ? » pour avoir un début d’explication.
Et vous, c’est quoi vos piliers ? Et si vous en avez plus que trois, c’est encore mieux, bravo !