La victime, la posture et l’alibi.
Il n’y a pas pire ennemi que le cerveau d’une personne fraichement séparée. Je ne parle évidemment pas des stratagèmes que chacun peut élaborer — et dont certains parfois usent — pour obtenir de son ex monts, merveilles, vessies et lanternes. Je parle des stratégies inconscientes qui se mettent en place, à notre corps défendant, lorsque, irrité des conséquences d’une rupture, l’on raconte à ses proches toutes les bassesses dont l’Autre est forcément coupable. En effet, les gens sont ainsi faits n’ils n’exultent réellement qu’après avoir vomi leur bile et expliqué dans les grandes largeurs à quel point leur ex porte la responsabilité exclusive de leur rupture. Las, tout acquis à votre cause qu’ils soient, les vrais amis se reconnaissent à ce qu’ils vous confronteront aux incohérences de vos explications — soyons honnête, il faut être deux pour se disputer. Et vous voilà à vous contorsionner, poursuivant la logique, afin de garder la face sans vous dédire