Quelle émotion !
Comme d’habitude, mon petit récap des matches du week-end dernier en léger différé
Depuis l’étape 2, nos objectifs étaient clairs : Progresser en niveau individuel afin de pouvoir plus chasser, plus recycler, et ainsi transcender notre éternel problème, faire autre chose de nos leads que des vulgaires 4-0.
Les entrainements se sont concentrés sur la puissance, les impacts, l’agilité, et dans une moindre mesure la définition de pack.
Jérome et moi avons décidé que tout le roster sera présent sur l’étape et la décision « tout le monde joue » qui s’en déduit fait poser quelques questions au sein de l’équipe.
Nous amorçons le week-end à l’arrivée sur le site par un speech « adapter sa stratégie à l’adversaire et changer qui ont est, c’est deux choses différentes »
Comme pour Nice en juin dernier, comme d’autres matches, nous, les Coccyx, faisons faire leurs preuves à nos joueuses lors des matches, et ça sera le cas sur cette étape, même si les enjeux des matches pourraient nous faire préférer un roster « sécurité » en alignant seulement les meilleures joueuses du charter
[Match 1 contre Aix – Samedi]
Le premier match nous oppose aux Amazones, premières du classement au moment du match.
Les Axoises sont les grosses clientes de la zone, physiquement imposante, très au dessus en terme de niveau, une cohésion sans faille, des filles très athlétiques et impressionnantes.
Le fait de ne pas s’être entrainées beaucoup sur les stratégies et notre passif en terme de définition de pack me fait décider la politique suivante : « en première mi-temps, nous prendrons la ligne pour éviter de trop rouler et de leur offrir un no-pack trop rapide, le temps de se réhabituder à bien tenir la jammeuse adverse » Ca sera le premier objectif du match.
La conséquence de cette stratégie de jeu devrait nous permettre de placer notre jeu rapidement sans trop se faire choquer dès le début. Je rappelle que le roster de ce match est le meilleur roster possible des Coccyx Lexis. Personne n’est là par défaut, tout le charter est présent sur la zone, Jérome et moi n’avons eu que l’embarras du choix, et nous rappelons aux filles du rosters qu’elles sont les 14 meilleures joueuses et que ce match est celui pour lequel l’enjeu est le plus important.
L’objectif secondaire est de gagner le match et l’objectif 3 est de gagner avec 30 points d’avance.
En guise de motivation, je fais redescendre la pression en disant que le résultat de ce match n’a que 25% d’impact sur le classement final au moment où l’on joue, et que tous les autres matches du week-end feront changer le classement, et que ce match doit se jouer indépendamment du reste, (à ce moment là, les Toxics peuvent encore battre les Aixoises)
Coup d’envoi
Les premiers jams se passent bien, et nous prenons rapidement l’avantage d’une vingtaine de points pendant les 7-8 premières minutes. Le ton est donné : « on peut le faire ! »
Première faute de jammeuse, premier power block, les Aixoises reviennent au score. Encore deux jams, et elles ont repris l’avantage.
Je demande un Time-out et je rappelle « la séquence 4 leads à 4-0 pour nous, 1 powerjam à 20 points pour elles, on la connait, c’est ça qu’on a travaillé, on se laisse pas enfermer la dedans ! »
La première mi-temps sera la leur, elles terminent avec une vingtaine de points d’avance, rien d’insurmontable.
L’ambiance sur le banc est bonne, tout le monde est assez calme, on peut le faire.
La deuxième mi-temps démarre, et nous prenons 50 points aux Amazones en 12 minutes (dédicace)
Nous avons nos trente points d’avance, il reste 18 minutes à tenir.
Nous repartons dans une séquence classique où nous prenons les leads sans en tirer grand parti et où elles grignotent la différence petit à petit.
Il reste 2:30 lorsque je regarde la montre, et nous avons encore 5 points d’avance. J’hésite à prendre le dernier Team Out et je renonce en me disant qu’il reste plus qu’un jam et que j’en aurais peut être besoin avant la fin du match. Grave erreur : 2:30 – 30 sec d’interjam = 2 minutes, le temps d’un jam qui va jusqu’au bout. On a du monde en box, c’est la pagaille pour décider qui va jammer, je me précipite sur la ligne pour donner les dernières instructions, j’arrive alors que les filles sont en train de se mettre d’accord, et plutôt que d’interférer et de rajouter au bordel, je dis « ok, allez-y à l’instinct ». Grave erreur #2.
On ne prend pas le lead, le jam va jusqu’au bout, 12 points, nous perdons sur le fil 165-158, ce qui nous coûte la seconde place du championnat, mais nous ne le savons pas encore.
Je tente le tout pour le tout, avant que le jam ref regarde la pendule, je lui fait siffler le Team Time Out qui nous reste, mais il reste 0 seconde à la pendule, le HR et THR viennent me dire que c’est fini, je parlemente un peu en mode « quand c’est sifflé, c’est sifflé » et en rappelant l’épisode de Nice, mais rien n’y fait, c’est fini.
Dommage, je m’étais juré qu’on ne reperdrait plus comme ça, mais cette fois c’était bien la dernière, on reparlera du moyen imparable de ne pas perdre dans un cas comme ça.
Le bilan reste ultra positif, le premier objectif est atteint, on les a VRAIMENT mises en difficulté, on leur prend 50 points en début de seconde mi-temps, on peut être fières !
[Match 2 contre les Rabbits – Dimanche]
Depuis la veille, les Toxics ont joué Aix (sans leur jammeuse Black Out) et ont pris une cinquantaine de points, et ont mis 150 points aux Rabbits. Après l’étape 2, nous étions « officiellement » 5 ou 6 points derrière les Toxics, il nous faut donc creuser la différence de points pour « repasser devant » même si aux points réels, nous y étions déjà. Les maths disent 110 points, mais je choisis d’annoncer 150 points comme objectif secondaire.
Le premier est bien entendu de gagner le match.
Je fais un peu de poésie cornélienne en adressant « la valeur n’attend pas le nombre des années » aux fresh, « Rodrigue, as tu du coeur ? » à Aurore et Lisa qui se faisaient un peu tirer l’oreille niveau motivation et « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » à l’adresse de Iron (même si je ne l’ai pas dit sur le coup) pour la convaincre de jammer même si elle a peur de faire des bêtises 🙂
Là encore, speech de motivation en sous régime pour ne pas trop mettre la pression aux fresh, et je demande aux vieilles de compenser pendant une dizaine de jams le temps que les fresh prennent leurs marques. On verra plus loin que c’était probablement une erreur.
Coup d’envoi
Sans grande surprise, nous mettons 50 points à presque rien dès les premières minutes. Les Rabbits ne déméritent pas, loin de là, et continue à bien se battre. Je peux me tromper, mais le côté « ok, c’est plié » a certainement détendu les refs sur la précision de l’arbitrage et les fautes ont commencer à pleuvoir. Les vieilles surjouent un peu pour compenser le niveau de nos fresh et prennent des fautes en conséquence (les Rabbits ont un niveau moyen supérieur à nos fresh et sont très homogènes)
Commence alors le défilé des filles devant le banc, avec un air ahuri de « je ne sais pas pourquoi je vais en box »
Le tableau de fautes se noircit à vue d’oeil, et c’est la débandade complète sur le track, la box ne désemplit pas. A 25 minutes de P1, Doro est fool-out, et Lisa est hot. Le score des Rabbits est considérablement remonté, et nous partons en half-time avec environs 30 points d’écart.
Je fais la morale sur le banc, on peut pas jouer si on est pas sur le track, mieux vaut 4 à 80% que 2 à 120%, et tous les couplets classiques de ce genre de situation.
Le jeu reprend, Nat arrive in extremis sur le track pour le premier jam et part en box après 3 secondes de jeu. Fanny la suit. Peggy prend une faute et la fin du jam est sifflée. La box est pleine, un ref dit à Peggy de rester sur le track. Peggy ne comprend pas, commence à faire le tour, je la vois passer, je la pousse sur le track pour qu’elle soit en jeu (puisqu’elle est en « Queue to the box » ) afin d’éviter de prendre une pénalité pour ne pas avoir présenté une joueuse en queue sur la ligne. Elle n’est pas entre les lignes quand ça siffle, résultat, illégal positioning pour Peggy, elle restera donc 1 minutes en box. Le temps d’expliquer tout ça, on prend un delay of game pour Bonnie (parce qu’elle est capitaine)
On a donc 4 bloqueuses, toutes en box ou en queue to the box, dont une a 1 minute complète a purger.
Je pousse ma gueulante, je fais taire tout le monde, j’engueule tout ce qui passe à ma portée, et on prend un Team Time Out à la fin du jam que Vio arrive à sauver comme elle peut en prendant le lead et en tournant sans caller pour vider la box. C’est Iron qui prend la parole et qui demande à tout le monde de se calmer, de redescendre, tout le monde est d’accord, on repart beaucoup plus cool.
Reste le problème des fautes qui continue à dégringoler sur nous comme la petite vérole sur le bas clergé. On a déjà dégradé notre jeu à 80%, mais les fautes continuent de pleuvoir. Les filles reviennent toutes en mode « je ne comprends pas »
Une joueuse qui ne comprend pas les fautes qu’elle fait ne peut pas arrêter d’en prendre.
Je prends une décision radicale et je dis « ok, c’est fini, on arrête les hits, vous ne faites que du positionnel. De toute façon, les leads, on les prend, on a juste besoin de les retenir un peu, mais pas au prix d’une faute. Et vu que personne ne comprend pourquoi on prend des fautes, autant laisser l’équipe adverse se les prendre par contraste »
A ce moment là du jeu, le score est toujours serré compte tenu de nos niveaux respectifs, Nat est hot, Johanna est hot, Vio est hot…
Iron se prend une penalty box violation à cause du PBO qui s’est trompé en lui disant de se lever, et est hot aussi.
Mais la stratégie fonctionne et nous prenons 150 points durant le dernier quart d’heure.
Et nous finissons le match à 294-119
Les deux objectifs sont atteints, dans la douleur, avec un jeu super dégueulasse, un arbitrage pas toujours très compréhensible mais c’est la loi du genre, et c’est fois, nous avons utilisé l’arbitrage contre l’équipe adverse au lieu de le subir comme contre les toxics
Le classement final de zone, comme vous l’avez vu, montre clairement que nous nous sommes illustrées toute l’année, nous sommes les seules a avoir battu Nice, nous avons un goal average supérieur à Aix, on loupe la seconde marche à 7 points près, c’est vraiment très honorable, même si on atteint pas notre objectif de seconde place de zone, ça se joue vraiment à rien.
Evidemment, l’objectif pour l’année prochaine, c’est clairement la première place de zone 2, sans aucune discussion. On était classé derrière les Head Hunters au seeding en début de saison, on a vraiment fait une année spectaculaire, beaucoup de gens me l’ont dit tout au long de l’année, même si je ne vous le répète pas toujours.
Je suis hyper fier de vous, fier de nous et j’ai hâte de travailler tous les trucs qu’on a découvert sur cette dernière étape.
Corps Machine ! Cerveau Machine ! Coccyx Machine !