Chers amis, bonjour ![1]
The best revenge is massive success.
(… or is it?)
En français, nous dirions qu’un succès éclatant est la meilleure des revanches. La citation n’est pas de moi, mais de Frank Sinatra (un garçon qui s’y connaissait en succès, en amour et en mariage). S’applique-t-elle seulement à la rupture ? Basile Bernard semble le penser (NDLR : mais pas du tout ! 🙂 ) . Alors, parlons-en. Atteindre le succès, toucher les étoiles, est-ce la voie rêvée pour se venger de son ex, cette pourriture malodorante ?
Se venger de son ex ? Mais de qui se venger ?
Parlons éthique, restons élégant.e.s : on ne peut envisager de se venger que de quelqu’un qui nous a sciemment fait du mal. J’insiste sur sciemment, non seulement parce que c’est un adverbe racé qui porte l’italique à merveille, mais parce que, et ça me parait essentiel : on ne se venge pas de celui ou celle qui ne parvient pas (ou plus) à nous aimer et qui en est désolé(e).
Rompre a n’a rien d’agréable, c’est, au mieux, un soulagement.
À moins que vous ne soyez tombé.e sur un.e sociopathe, auquel cas, comment dire ? Bon débarras !
Pourquoi se venger de son ex ?
Se “faire larguer” sous-entend une trahison : on ne s’y attend pas, il n’y a pas eu d’accord et probablement pas de consultation préalable. Se faire larguer, c’est moche.
Si, comme vous le dites si bien, vous vous êtes fait larguer, la personne à l’origine de la trahison n’a probablement plus grand-chose à faire de votre éventuelle réussite (la bonne nouvelle, c’est qu’elle se fiche également de vos échecs).
Oui, tiens, pour quoi se venger de son ex ?
Soyons clairs : se venger (de votre ex, de votre collègue, de votre cousine qui a épousé un dentiste) ne rime à rien. Se venger absorbe l’énergie que vous pourriez consacrer à faire quelque chose pour vous (exemple : (re)regarder l’intégrale de la merveilleuse série Six Feet Under en VO sous-titrée : double bénéfice : vous améliorez votre anglais, vous apprenez ce qu’il vous reste à apprendre de la vie).
…Or is it ?
Maintenant, puisque j’investis le terrain du développement personnel, laissez-moi citer Lao Tseu. Enfin, laissez-moi citer internet qui cite Lao Tseu :
Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit.
Atteindre le succès constitue un objectif louable, mais subjectif. De fait, on ne vous demande pas de devenir la nouvelle star. Mais, plutôt que de ruminer ou d’intriguer, pourquoi ne pas mettre votre énergie ailleurs : dans un projet qui vous tient à coeur, dans vos passions — tout est permis ! sauf la Zumba —, dans le temps que vous passez avec vos proches ? (quelques exemples ici)
Success is overrated, baby.
Et puis, de ce succès, qu’en feriez-vous ?
Parce que je tiens à vous prouver que je suis moderne (et qu’il n’y a pas que Lao Tseu dans la vie), je vais maintenant reproduire les paroles de Lady Gaga dans le documentaire Gaga : Five Foot Two. Si vous avez manqué le début, dans l’extrait choisi, Lady Gaga (rassurez-vous, c’est un pseudonyme) est une chanteuse à succès qui a très mal au dos à force de faire la fofolle sur scène et de se donner à 2000 % pour son public. Citation :
“And then I’m like “it’s a sad day”. When it’s like I’m doing the Super Bowl, I’m like… I’m super excited to do it, but I can’t help, but realize that when I sold ten million records, I lost Matt. I sell 30 million, I lost Luc. You know? I get a movie, I lose Taylor. (…)”
Je considère que depuis le début de la lecture de ce texte, vous avez visionné les 63 épisodes de Six feet Under, je vous épargne donc la traduction, et me contente d’une analyse : une fois atteint, le succès, ça craint — et ça n’épargne pas les ennuis sentimentaux.
Enfin, mes très chers frères, mes très chères soeurs, pourrions-nous arrêter cinq minutes de fuir le célibat ? Avec un minimum de recul, la liberté s’apprivoise, plutôt bien même. Alors, cultivez-vous, comprenez-vous, voyez vos amis (qui, eux — malgré vos défauts et névroses —, seront encore là au terme de votre prochaine relation sentimentale).
Si par hasard vous avez besoin d’aide pour surmonter votre rupture, on est là pour ça.
Je vous embrasse,
Shana Nananana (rassurez-vous, c’est un pseudonyme. Chez vous, un indice)
[1]Lucien Jeunesse, je pense à toi.