fbpx

Réveillez le poète qui sommeille en vous.

En 2012, j’ai écrit « Je me suis fait larguer ». C’était à l’origine un programme quotidien que l’on recevait par mail, et c’est ensuite devenu un livre édité par Eyrolles. Lors de la promotion de ce livre, j’ai produit beaucoup de contenu pour positionner ce site sur les thématiques de la rupture amoureuse. Il reste quelques exemplaires du bouquin à la vente, mais je ne vends plus le programme. 
Le contenu ci-dessous date de cette époque et génère encore un peu de trafic sur ce site.

Comme j’ai essayé de vous en convaincre, je crois qu’une bonne lettre d’amour dépend d’abord des circonstances dans lesquelles elle est découverte et dans une moindre mesure de l’élégance de sa forme. Cela dit, tant qu’à en être arrivé là, autant écrire quelque chose qui marque. De la poésie, par exemple…

Depuis « Mignonne allons voir si la rose… », la plupart des francophones associent la poésie à quelque chose d’un peu kitsch, de forcément ampoulé, et surtout de terriblement désuet.

Naturellement, il n’en est rien. N’écoutez pas ce qu’on vous raconte – par exemple, madame Dussine, consternante prof de français de ma jeunesse – la poésie c’est juste un code. Une manière de dire quelque chose que n’importe qui peut entendre mais qu’une seule personne doit comprendre. Le choix de la forme n’a pas d’importance. Sonnet, alexandrins, rime ou prose, ça n’a pas d’importance. Si on y réfléchit bien, le haiku, c’est le tweet avant l’heure. 

Laissez-moi manquer de pudeur quelques instants afin de vous donner un exemple :

La sirène me visitait en songes, ondulant sur le zephyr dans l’azur électrique,
Farouche et distante, s’enivrant des jeux d’ombre, jouant avec ses reflets,
Elle échappait aux prises en promettant mille parfums.
Se jouant du sort et trompant la fortune, la voix,
La voix et ses reliefs, son mystère et son vecteur,
Donna corps à l’ange, mieux que les sept et parfaites trompettes.

Outre la forme un peu verbeuse et alambiquée – on ne se refait pas – il est difficile, à part pour la personne concernée, d’imaginer que je parle juste d’une fille rencontrée sur Internet qui me faisait tourner en bourrique et qui avait finit par me passer un coup de fil. Sa voix particulière m’avait ému et je lui avais dit par ce petit billet.

Ou encore :

Enveloppée de fraicheur, la plage surprenait par ses couleurs et rivalisait de prétention avec l’azur.
Les intrus sertis dans le verre n’en finissaient plus de jouer.
Une autre mer, un autre temps, protégés de la lune par les flammes nouvelles,
Ils s’étaient affranchis du toxique.
A mesure qu’ils avançaient dans l’obscurité, sa main s’opposait aux cris.
Le fracas des transports, l’impudeur de la foule,
L’ironie des adieux en gare.
Elle me devança au delà de l’onde et promit mille voluptés,
Alors même qu’elle disparaissait entre les étoiles et les fleurs.

Ca n’est bien sur pas fait pour que le remarquiez, mais la teneur éminemment pornographique de ce second billet doux a fait rougir sa destinataire un bon moment.

Ainsi, si vous écrivez un texte à l’attention de votre moitié en imaginant qu’elle seule/lui seul doit pouvoir comprendre, à l’aide d’astuces, d’images, de périphrases, vous êtes déjà poète sans le savoir, cher monsieur Jourdain…

No tags for this post.

Partager