Je m’appelle Basile Bernard, j’ai 39 ans, j’ai deux enfants, et je suis le créateur de « je suis nul en informatique », site de dépannage informatique entre particuliers
J’ai également divorcé en 2011. J’étais déjà séparé depuis un petit moment, et lorsque deux amies, m’ont fait part de leurs séparations respectives, voici ce que j’ai fait.
Aider deux copines qui se sont fait larguer, facile à dire !
Les voyant tomber dans les pièges classiques de la séparation, les voyants se fourvoyer dans certaines attitudes et avoir certaines exigences absurdes, j’ai souhaité les accompagner dans leur rupture. Ces deux amies ne se connaissaient pas entre elles, et je passais un certain temps au téléphone avec chacune d’elles pour leur remonter le moral lorsque c’était nécessaire, et leur donner mon point de vue, du haut de mon « expérience », puisque ma rupture était plus vieille de quelques années.
Cependant, il m’arrivait fréquemment de donner des conseils à l’emporte-pièce, du genre « un de perdu, dix de retrouvés », « n’y penses plus », « change toi les idées » et autant de recommandations absurdes puisqu’inapplicables.
Néanmoins, en raccrochant le combiné — bon, je ne sais pas si on peut parler de combiné pour un smartphone, mais vous voyez l’idée… — j’étais bien conscient de l’inefficacité de mes conseils.
Un long mail vaut mieux qu’un mauvais conseil
Alors j’ai pris l’habitude, tard le soir, de leur écrire un long mail, en reprenant nos échanges et leur donnant ma perspective sur la question. Si bien que des mois plus tard, en discutant avec elles, elles m’ont avoué relire mes mails régulièrement et m’ont toutes les deux dit : « tu devrais en faire quelque chose »
A vrai dire, le « coaching post rupture » n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais, par curiosité et par orgueil, j’ai relu ces fameux mails en cherchant à comprendre pourquoi ils leur avaient plu.
Un constat s’imposait : je n’y parlais que de moi et de ce qui m’était arrivé. Ce qui pourrait apparaitre comme une mauvaise nouvelle avait en réalité un avantage : si raconter mon histoire avait touché mes deux amies indépendamment de leurs situations, il serait probable d’imaginer que mon histoire pourrait intéresser d’autres personnes.
J’ai donc pris deux décisions :
- Ecrire un livre à partir de mon histoire.
- Conserver ce mode de lecture d’un chapitre par jour.
Il me fallait désormais marketer mon produit, et j’ai rapidement trouvé que « 30 jours pour aller mieux » sonnait bien, et j’ai donc prévu d’écrire 30 chapitres à envoyer quotidiennement. Pour la petite histoire, j’ai commencé à commercialiser la série alors que je n’avais écrit que 15 chapitres, et j’ai du écrire les suivants très rapidement, persuadé que j’étais que les premières ventes ne seraient pas aussi rapides.
Le titre que j’ai choisi, qui a fait le succès des débuts, est « Je me suis fait larguer »
- Son côté extrêmement descriptif ne laisse aucun doute sur le sujet traité.
- Son côté paradoxal interpelle (qui se vante publique de s’être fait larguer, comme on se vanterait d’avoir pissé dans son froc ?)
De plus, une telle démarche, encore plus inattendue de la part d’un homme (et non pas d’une femme, dont on accepte à tord plus facilement qu’elle parle de ses problèmes sentimentaux) - Dans mon premier cercle, le succès a été immédiat, par intérêt sincère ou par curiosité malsaine.
- Assez rapidement les ventes se sont stabilisées et l’audience était satisfaisante.
A tel point qu’un éditeur s’est intéressé au projet, et qu’une version papier a été envisagée.
Histoire de la version papier
Forcément, entre des ventes numériques sur laquelle je touchais 100% des revenus et un livre sur lequel je toucherais 8% en droits d’auteurs, le choix est difficile. Les ventes de l’un siphonnant celles de l’autre, le pari est de faire beaucoup plus de ventes grâce à la force commerciale d’un éditeur et grâce à son réseau de distribution.
Mais quelque chose que je ne soupçonnais pas m’a empêché de faire grossir l’audience du site et le lectorat du livre.
Le titre du livre est également son plus gros handicap.
En effet, si mes premiers cercles n’avaient pas trop de problème à partager sur Facebook/Twitter une publication empreinte du nom « Je me suis fait larguer », il en va totalement autrement pour des inconnus.
Personne n’a envie de partager sur son mur quelque chose qui peut laisser supposer « je me suis fait larguer, ça va pas du tout, je suis au bord du suicide ! »
Je n’avais pas vu venir ce problème, car dans les premiers temps de la promo du site, mon entourage partageait le lien en mode « c’est pas pour moi, c’est pour un copain »
« Je me suis fait larguer » est finalement quasiment aussi difficile à promouvoir d’un Playboy ou un Newlook : ceux qui en ont besoin savent où le trouver, mais personne ne s’en fera le relais, de peur d’être publiquement assimilé à l’image que le produit renvoie.
Repositionnement
Aujourd’hui, je suis en plein repositionnement, et je tente de relancer le service sous le nom « 43 jours », qui est un titre suffisamment énigmatique pour ne pas effrayer les gens susceptibles de partager les contenus. (43 jours pour les 43 chapitres, car la version papier du livre m’a permis d’écrire 13 chapitres supplémentaires)
Je suis également en train de superviser la traduction anglaise du site, et ma plus grande angoisse reste le choix du titre, car je souhaite trouver un titre qui soit suffisamment puissant pour susciter l’attention des lecteurs potentiels, mais qui soit également suffisamment passe-partout pour pouvoir permettre un stratégie sociale efficace.
Le mystère reste entier : Rendez-vous dans six mois !